Article de Joachim Kaiser paru le 11 mars 1977 dans la Süddeutsche Zeitung:

Le mélodieux fortissimo de Kubelík

[...] Le huitième concert de l'Orchestre symphonique de la Radio bavaroise - Rafael Kubelík dirigeant la "Missa solemnis" - fut l'occasion d'entendre un "Kyrie" interprété avec tant de simplicité et de maîtrise que toutes les réserves exprimées jusque-là envers la "Missa solemnis" parurent dénuées de tout fondement. Les musiciens "critiques" et autres mélomanes se seraient-ils tout bonnement trompés, n'auraient-ils pas parfaitement saisi la partition? Avec une extraordinaire vigueur, Kubelík démentit toutes les idées arrêtées à propos des motifs de la "Missa solemnis" auxquels fut longtemps reprochés la brièveté, le manque de cette teneur logique et dramatique qui caractérise le Beethoven tardif. Kubelík sut faire une mélodie à partir de la moindre petite phrase du "Kyrie" (et plus tard de l'"Agnus Dei"). Et voilà qu'effectivement surgirent des mélodies, ô combien belles, inspirées et riches. Kubelík eut également le courage de prendre au mot les constantes indications fortissimo, nonobstant leur apparence véhémente. Quand d'autres chefs en font autant, la "Missa solemnis" paraît stridente et pesante, comme taillée dans le béton. Or, contrairement à nombre de collègues maladroits, Kubelík eut le bon sens de ne pas limiter les accents mélodiques au piano, et soudain le mystère de la "Missa solemnis" semblait élucidé: mélodie chantée et sauvage, même pendant les extases. [...]

Joachim Kaiser wrote the following on Il March 1977 in the Süddeutsche Zeitung:

Kubelík's melodic fortissimo

[...]When Rafael Kubelík conducted the Missa Solemnis at the eighth concert of the Bavarian Radio Symphony Orchestra, it seemed that in his magnificent and unaffected interpretation of the Kyrie all the reservations ever voiced about the Missa Solemnis were unfounded. As if the 'critical' musicians and musicologists had simply erred, as if they were just not up to judging the score. Kubelík was able to negate with considerable force the pre- and 'after'-conceived notion that the motifs are short of breath, that they are not developed in a dramatic and logical fashion as otherwise characteristic of the late Beethoven. Kubelík perceived the shortest and simplest phrase of the Kyrie (and later of the Agnus Dei) as melody. And, lo, there were melodies - magnificent, inspired and rich. Moreover, Kubelík was able to summon and sustain the energy necessary to take the seemingly unrestrained, repeated demands for fortissimo literally. When other conductors attempt this, the Missa Solemnis becomes too shrill, too massive, too rigid, like chords cast in concrete. But because Kubelík - in contrast to less skilled colleagues -was able to set melodic accents not only in the piano sections, the key to the mystery of the Missa Solemnis appears to have been found: song and wild melody also in the moments of grandiose ecstacy [...]

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