Das Klagende Lied
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Symphonies - Intégrale
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[...]"I often thought I was missing something in Mahler until I listened to Kubelík. There is a lot more to be discovered in these pieces than just a generalized form of extroverted excitement. This is what showed."[...] from Daniel Barenboïm's book "A life in music" See also
En consultant la liste de ses concerts, on s'aperçoit qu'il dirigea
plus fréquemment les 9, 2 & 1 et quasiment pas la 6 :
L'origine de ce site remonte donc il y a plus de 30 ans à l'occasion d'un cadeau
de mon père Hubert Vagne pour mon baccalauréat. J'avais le choix entre cette
intégrale et la première moitié par Haitink, bien m'en a pris ! Raphaël Kubelík a
toujours été un défenseur de l'œuvre de Mahler, notamment à la fin des années 60
à Munich... : il a signé ainsi la première intégrale au disque, rôdée en
concert. Il aura bien été un des pionniers, obtenant la médaille d'or de
l'International
Gustav Mahler Society en 1960. Il reste pour moi l'interprète le
plus sincère de cette musique, attaché qu'il était, comme sans doute Mahler, au
"triangle" Prague - Vienne - Munich ; il fait ainsi ressortir tous les aspects
de cette musique, sans forcer le trait du trivial, du viennois, du
post-wagnérien ou du "paysan". Nous le commenterons plus avant, à l'occasion de
la sortie d'une quasi intégrale en concert chez Audite, intégrale qui a
réveillé notre intérêt pour l'œuvre, émoussé depuis tant de versions plus
récentes et souvent vaines.
On trouvera bien sûr des versions plus spectaculaires ou encore mieux
caractérisées dans l'immense
discographie mahlérienne : la 1ère par Walter,
la seconde par Klemperer, la 3ème par Adler ou Horenstein, la 6ème par
Barbirolli, la 9ème par Klemperer ou le troisième mouvement de celle-ci
par Barbirolli, et sans doute quelques autres (Walter en général). On ne
retrouvera jamais avec constance une interprétation qui nous fait vivre l'œuvre
avec autant de sincérité et de vécu, notamment avec les versions plus récentes
par exemple de Boulez, Rattle ou Haitink, qui atteignent souvent des sommets inégalés
dans le détail, le fini et le dosage instrumentaux, mais semblent bien souvent
manquer de nécessité.
On a apprécié récemment les derniers témoignages d'Abbado à Lucerne ainsi
que les récents disques de
Jonathan Nott
à Bamberg...
(10e)
Extrait du livret original du coffret : "Raphaël
Kubelík : une vie consacrée à Gustav Mahler", par Hans Rutz.
par œuvre | par date | |||
1 | 20-23/10/1967 | 9 | 28/2-04/3/1967 | |
2 | 27/2-2/3/1969 | 3 | 23-26/5/1967 | |
3 | 23-26/5/1967 | 1 | 20-23/10/1967 | |
4 | 18-20/4/1968 | 4 | 18-20/4/1968 | |
5 | 5-11/01/1971 | 6 | 7-8/12/1968 | |
6 | 7-8/12/1968 | 2< | 27/2-2/3/1969 | |
7 | 27-29/11/1970 | 8 | 25-26/6/1970 | |
8 | 25-26/6/1970 | 7 | 27-29/11/1970 | |
9 | 28/2-04/3/1967 | 5 | 5-11/01/1971 |
On trouvera ici
le
compte-rendu de la réédition en compact de l'intégrale DG par
Henri-Louis de la Grange en 1989. Ce spécialiste de Mahler - qui traite
au passage Kubelík de "kapellmeister tchèque qui appartient en fait à la
plus pure tradition allemande" ! - préférait nettement les chefs qu'il
décrit dans un autre article "nous avons découvert depuis lors combien
la fidélité, avec Mahler, s'avère toujours payante, de ce grâce à une
nouvelle génération de chefs qui sans cesse interrogent la partition et
prêtent une attention de plus en plus minutieuse et vigilante à ses
moindres détails". C'était l'époque d'articles dithyrambiques sur
l'intégrale Inbal (qui s'en souvient ?). Si nous sommes d'accord avec sa
critique de la 6e et un peu avec celle de la 9e, on ne comprend pas sa
détestation de la 3e et encore moins de la 7e qui a bien été réhabilitée
depuis.
Critique exclusif de toutes les parutions Mahler à Diapason pendant de
longues années, de la Grange nuisit certainement à la réputation de
Kubelík en France (21/2/10).
(n° 8)
J'ai enfin retrouvé une toute première critique comparée
des sympphonies par le directeur de Diapason de l'époque, Georges
Chérière en mai 1972...
(28/9/11)
«Mahler fut un prophète, le symphoniste du nouvel homme. Il fit de la purification, d'une purification intérieure le grand thème de sa création.
Il plaça un miroir devant nous tous.» Gustav Mahler représente pour le chef d'orchestre et le compositeur Rafael Kubelik la figure clef du monde musical.
Il y trouve réalisé, comme chez ses compatriotes Janacek, Smetana, Dvorak et Suk, sa propre conception de la musique : une expression empruntée d'une profonde gravité,
le sens de l'humain, une confession, une aspiration à l'épurement. Le fait que Kubelik ait enregistré l'intégrale des symphonies de Mahler avec l'orchestre symphonique
de la Radio bavaroise est la plus belle conséquence de ce qu'il s'est, pendant des décennies, occupé de ce dernier symphoniste tonal dont l'œuvre est à la fois tournée
vers le XIXe siècle et vers notre monde. Prague, où grandit le fils du grand violoniste Jan Kubelik - il naquit le 29 juin 1914 à Bychory - est une des villes où Mahler passa
une partie de sa vie faite de privations. C'est dans les régions d'où Prague tire ses artistes que se trouvent les endroits où Mahler passa sa jeunesse : Kalischt, où il naquit,
Iglau, où il alla à l'école et les villes théâtrales de Bohème où il a débuté comme chef d'orchestre d'opéra.
Rafael Kubelik a également dirigé les symphonies moins populaires de Mahler à une époque où mettre au programme ces prétendus monstres du « Jugendstil» aux Festivals de Salzbourg
ou au cours de tournées n'était pas sans représenter un risque. Dès 1960 Kubelik reçut la «Mahler-Médaille »; cette distinction rarement décernée venait récompenser
un chef d'orchestre qui comprend Mahler de la façon la plus expressive, qui s'identifie avec la confession de ce compositeur et qui réalise avec fougue la forme puissante
des partitions et fait ressortir avec une grande sensibilité la «modernité» qui caractérise la sonorité et la polyphonie.
Kubelik et Mahler se retrouvent enfin dans leur commune aversion contre la plate routine et l'étroitesse de vues doctrinaire. Kubelik,
ce «maestro de l'émotion spontanée» entretient avec la musique des rapports qui n'ont rien de conventionnel, il se laisse guider par ses sentiments;
alors que sa génération considère l'exactitude méticuleuse comme quelque chose de sacré et qu'il ne faut pour ainsi dire pas mettre en question, il laisse,
quand il fait de la musique, le champ libre à l'immédiateté et célèbre la musique dans le sens romantique comme le langage du cœur. Kubelik était à vrai
dire le musicien en marge, de tendance romantique, lorsqu'en 1936 il fit ses débuts comme directeur de la Philharmonie tchèque à Prague et peu de temps après
chef de l'Opéra de Brno, la ville de Janacek, qu'il dirigea de 1950 à 1953 l'Orchestre symphonique de Chicago et de 1955 à 1958 Covent Garden jusqu'à ce
qu'il vienne, en 1961, prendre la direction de l'orchestre de la Radio bavaroise. Le penchant qu'avait Kubelik pour l'art de Mahler fait également partie de
sa façon de se laisser guider par sa sensibilité et qui le distinguait des autres musiciens ; pour cet art de Mahler qui, il y a vingt ans, était considéré
par suite d'une ignorance largement répandue, comme passé de mode et sans intérêt. Le fait que Kubelik voit en lui-même, et dans une large mesure,
un compositeur et qu'il ait également débuté comme compositeur a joué un rôle essentiel et déterminant pour sa compréhension de Mahler.
Bien des partitions de Kubelik reflètent les liens avec ce que Mahler a introduit dans la musique de notre siècle. A cet attachement profond vient
s'ajouter une vision pénétrante et lucide. C'est de l'union de ces deux éléments que résulte l'interprétation des œuvres de Mahler par Rafael Kubelik:
de la conviction, provenant aussi bien de la sensibilité que de l'intellect, de la valeur du «symphoniste du nouvel homme».
An historical recording, the first complete recording of
Mahler's symphonies. It has been underrated these
past years by the critics, even if some of them tend to reconsider it now,
after the numerous and often uninteresting recordings of the past thirty
years. Kubelík had been one of the first pioneers of this music: he won
the gold medal of the International
Gustav Mahler Society in 1960 and was the first to record the complete
symphonic cycle (except the 4 last movements of the Tenth, which he always
refused to conduct).
Abstract from the disc set: "Rafael
Kubelík - A life
For Gustav Mahler" - by Hans Rutz.
Since Mahler's
"pupils" - Walter and Klemperer - and besides Bernstein, have we really heard
more meaningful lectures? Certainly not the often splendid lectures (Boulez,
Haitink with Berlin...) giving incredible details and sounds but without any
necessity. Most interesting lectures we've heard recently were concerts by the
late Abbado in Luzern and the records made by Jonathan Nott in
Bamberg.
Symphonie
n°1
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Malgré la version DG, superlative, celle-ci est
encore plus engagée et caractérisée, malgré un peu de souffle de bande. Cf. la discographie
comparée. Mais la réédition de la version Vienne arrive : cf.
ci-dessous (14/02/04)
Walter apart, is there any better version than this one ? Check with
our compared listening.
(02/14/04) : Yes there is : the 1st with Vienna -
Decca! (cf. below)
Symphonie
n°1
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C'est une merveille de plus, dont on attendait l'écoute depuis 25 ans...
Peut-être supérieure au live avec les Bavarois paru en son temps chez Originals
(ci-dessus) : plus de fluidité, mais moins de présence peut-être : les accents
sont beaucoup moins prononcés qu'à la Bavaroise et c'est en -assez- bonne mono. La prise de
son - pour une fois (cf. les Brahms Decca/Vienne) - est au rendez-vous et l'on a
l'impression d'entendre nombre de détails et de phrasés pour la première fois,
presque 50 ans plus tard... Le 1er mouvement est plus détaillé que dans les
autres versions, le deuxième également et plus viennois évidemment, on ne sait
quel instrumentiste admirer le plus dans le troisième, le 4e est très spectaculaire
et le tout dans une narration très prenante. (21/11/03)
J'ai mis un extrait de la session d'enregistrement :
(06/9/15)
I have tried to get this recording for decades and here it is, fresh as a
brand new one, with - for once for Decca in that period in Vienna - a very good
sound, a remarkable playing from the orchestra and a tremendous lecture with
everything you need: details, atmosphere, drama. Probably the best ever - with
Walter -, even better I think that the 1975 (Originals - cf. above) (11/21/03)
Excerpt of the recording session:
(9/0615)
La firme Brillant s'intéresse également à Kubelík. Rien de bien neuf ici, cette 1ère étant couplée avec la Sinfonietta de Vienne 1955, mais on a - ce qui est rarissime, quelque soient les artistes impliqués - un extrait de l'enregistrement de cette 1ère, dans un son provenant de micros différents, avec notamment le producteur Victor Orlof qui souhaite une 'longue collaboration avec Decca et le Philharmonique de Vienne'... hélas, d'autres pensèrent autrement ! et l'orchestre d'applaudir RK car c'était son anniversaire le lendemain et apparemment de jouer les dernières mesures de la symphonie en son honneur... ce qui en dit long sur la maîtrise de l'orchestre et sa soit disant réticence envers Mahler ! À noter que l'on entend la 15e prise du 3e mouvement et ce n'était pas apparemment la dernière...(26/10/08)
From the sleeve of this new Brillant issue, including an excerpt of the
studio rehearsal (Michael Pearman) :
"In a previously unreleased track made at the conclusion of the recording
sessions we hear a few retakes of the opening bars of the third movement, after
which an English voice (perhaps that of Victor Olof the producer) expresses the
hope of a long relationship between Kubelík and the orchestra. A brief response
from Kubelík himself is followed by congratulations (in heavily accented
Viennese) on his birthday the following day - this session must therefore have
taken place on the 28th June - after which the orchestra apparently
spontaneously launches into the final bars of the Symphony."
Since the recording date mentions 06/27/54 why should have this been taken on
the 28th? (10/26/08)
Symphonie n°1
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Un O.V.N.I. musical : ce concert, non répertorié jusqu'alors,
avec un orchestre italien qu'il ne dirigea semble-t-il qu'ensuite en 1961,
pour accompagner Michelangeli, laissait craindre la même précarité sonore -
Il n'en est rien, loin de là : dès le premier accord aux violons, on sent que
le son sera là, ce que confirment les clarinettes "tubées" peu après. C'est
une interprétation enthousiasmante, avec un orchestre très caractérisé,
sonnant très clair, on a l'impression d'entendre beaucoup plus de détails
que dans ses autres versions avec Vienne ou Munich. Le premier mouvement est
ainsi très détaillé, le deuxième très pimpant, insouciant, un des plus
beau par Kubelík, c'est dire (curieusement sans doute le plus 'Viennois' !). Le troisième mouvement est assez rapide,
extrêmement poétique dans son passage médian ; seul le dernier mouvement
manque légèrement de consistance sonore et d'envolée à la fin, Kubelík
faisant attention à tenir cet orchestre, qui d'ailleurs en 1959 n'avait pas
du jouer souvent cette œuvre. Un vrai bonheur, avec un public très
silencieux !
(6/2/06)
Le son est un peu moins brillant, mais avec des couleurs moins présentes mais
plus naturelles dans cette réédition Archipel. (7/5/2010)
Mahler 1st with Turin in 1956 edited by Urania ?!!! This is probably one of the most characterized lectures of this work. The orchestra plays splendidly, with a real personality. Brisk tempi, superb solo many details. Kubelík gets the best of the orchestra resources, only the end of the 4th movement lacks a little bit of dynamic. A must have ! (Superb sound and quiet public). (2/6/06); there is an other edition from 'Archipel', less 'remasterized'. (5/7/2010)
Symphonie n°1
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Encore une excellente version - publique - de cette symphonie par Kubelík. Quelques rallentendi dans le 1er mouvement n'obèrent pas sa poésie, les autres mouvements sont excellents aussi et surtout on bénéficie d'un excellent rendu des timbres. (16/9/06)
Again a great version of this symphony by Kubelík with splendid orchestra and sound. These series as well as the "En larmes" ones can still be found in a store located in Tokyo.
Symphonie
n°1
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Un enregistrement sans public de plus à la Radio bavaroise. Ici, par rapport à la 9è de Dvořák chez le même éditeur, on sent la satisfaction de Kubelík portée plus sur la qualité des ensembles et des enchaînements que sur la beauté de l'intervention de tel ou tel soliste.
It is rather amazing to watch the concentration and the pleasure he could bring to such a recording without any public, and to see him, after the end, speaking to his musicians (some on the right), probably about the job they just have done.
Symphonie
n°1 |
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Premières impressions : les
cuivres en coulisse sont bien rendus, les bois et vents ont de très beaux
timbres ; beaucoup d'atmosphère due au retient du tempo ; c'est très lent (on
manque un peu de cordes aigues à cause de la prise de son radio) ; par rapport aux autres
versions, c'est toujours le même émerveillement, mais comme vu par un vieux
sage. Le passage central avec les coups de grosse caisse est magistral, c'est
comme du Klemperer mâtiné de Walter...Le 2e mouvement est un poil lent - on
aurait aimé être une petite souris à la répétition : l'orchestre avait joué des
années Mahler sous la direction de Bernstein, Boulez, puis Mehta. C'est à
pleurer tellement c'est beau !
Curieusement le 3e
est un peu plus rapide que d'habitude. L'intro est plus habitée, encore plus
"Callot" que d'habitude (c'est bien marqué 'Feierlich und gemessen,
ohne zu schleppen' : 'Solennel et mesuré, sans
traîner'). Le passage
issu des Lieder eines fahrenden Gesellen est sublime.
On est encore plus comblé par un Stürmisch bewegt encore plus
habité que par le passé : il n'est qu'à entendre comment la citation du 1er
mouvement a ici toute son évidence. L'orchestre, quasiment impeccable de
bout en bout - et tellement à l'écoute du chef, çà se sent - contribue à
nous donner cette sorte de testament de Kubelík dans Mahler...
(15/6/12)
I thought having made the tour of all the concerts available by Kubelík,
and then Riichiro Emori just sent me a copy of this concert (featuring also
Beethoven 1st piano concerto with the late Rudolph Serkin). Kubelík will
give the Titan once more in 1985 in Munich. Kubelík, since the devastating
Cassidy in the 50’ in Chicago, always met rather bad critics in the US,
largely compensated by a continuous and very large success from the public.
Donal Henahan in the New York Times
wrote about this Mahler 1 “[checking the
score] In fact, there is ample justification for the kind of exaggerated
rubato and swooning phrasings that characterized this performance”. Probably
his mind was a little bit “swooning”… Writing that without having been moved
by this performance… better switch to some kind of accountancy job... I have
always thought that Kubelík was - since Walter - the best interpreter of
this symphony: this is one of his best ever. Here, every single bar should
be commented: if we miss from times to times more adequate sonorities as in
Munich or Vienna, this is just splendidly played by the New Yorkers. Best
moments: the 2nd movement, even deeper than in previous concerts/recordings,
the unattainable Viennese poetry of the 3rd. The attaca beginning sounds a
little bit less brilliant than usual, but, some bars later, the strings
leading section is just overwhelming and the drama really begins, even some
- rare - trivial parts are beautyfully done. The end is done in all its glory.
Program:
1
2
3 - (6/15/12)
Symphonie
n°2
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Franck Schneiders m'adresse des concerts de Kubelík en inventant à
chaque fois des pochettes de disque... Pour une fois j'en reproduis une
ici, même si la photo est bien postérieure à ce concert.
On espérait des merveilles en se rappelant d'une très belle 5e et surtout d'une "stratosphérique" 4e avec le Concertgebouw. On comprend les applaudissements d'un public averti devant un concert finalement historique, mais que de déconvenues : un trompettiste faux - et vulgaire - presque de bout en bout (le titulaire était-il absent cet été-là pendant le Festival de hollande ?). L'orchestre lui-même semble parfois mal accordé (le timbalier dans le 3e mouvement). Au total, un premier mouvement pas très assuré, un 2e mouvement inspiré, un radiant 3e mouvement - son meilleur ?- le reste étant entaché par les cuivres et les trémolos de Merriman, malgré de superbes chœurs (on pense à la Passion selon Saint Mathieu par Mengelberg). Bref, c'était pas le jour; à tel point qu'il semble bien que Kubelík, dépité, ait volontairement shunté les dernières mesures du 1er mouvement !
Franck Schneiders each time
he addresses me concerts of Kubelík, creating fake CD sleeves… For once I reproduce one of them here, even if the photograph is quite posterior to this concert.
One hoped for wonders while remembering the very beautiful 5th and moreover of the “stratospheric” 4th with the Concertgebouw. One understands the applause of an informed public for what was finally an historical concert, but so many disappointments: a trumpet player false - and vulgar - almost from beginning to end (the holder missed it this summer during the Holland Festival?). The orchestra itself seems sometimes out of tune (the timpanist in the 3rd movement).
On the whole, a first movement not very assured, an inspired 2nd movement, a radiant 3rd movement - his best? - the remainder being deserved by Merriman, in spite of superb choruses.
It seems really that Kubelík, furious, voluntarily shunted the last measures of the 1st movement!
Symphonie
n°2
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Le son est un peu précaire, mais on a ici un témoignage essentiel de Kubelík
dans Mahler, encore supérieur à la version studio DG de 1969. L'orchestre a sensiblement progressé. A force d'abnégation, de réflexion sans doute
on assiste ici vraiment à une recréation. "Créer un monde dans une symphonie" comme disait Gustav : on y est ici.
Si Kubelík a pu avoir - rarement - des "soirées sans", quand il était en forme et en adéquation ou osmose totale avec son orchestre
cela donne les meilleures interprétations - ou les meilleures 'résurrections' - possibles.
Ainsi, le dernier mouvement, sans être spectaculaire, prend vraiment aux tripes ; Doris Soffel est superbe mais un peu inerte.
Les chœurs sont toujours excellent, quoique un peu criards dans le haut medium.
La fin, très Parsifal, est à pleurer. Mais combien sont ceux qui peuvent entendre cela : 10, 100 ?
I am not going here to tell what an experience it is, since it is not available. Maybe you just want to know this is one of the best 'resurrection' of this work, even when you think you have already listened too much to Mahler music...
Symphonie
n°2
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Donné quelques jours après le concert du dessus, Edith Mathis remplaçant Margaret Marshall, on commence à suivre Kubelík jour par jour comme pour les aficionados de Furtwängler ! Au débit de ce concert d'assez nombreuses approximations dans le 1er mouvement et quelques problèmes de balance ou de synchronisation dans le début du 5e. Le reste est toujours aussi magnifique dans un son splendide mis à part quelques artefacts radiophoniques, sans oublier le chœur et les 2 solistes aussi professionnelles qu'impliquées.
Despite some approximations, an other great concert; this could be maybe found in Japan.
Symphonie
n°2
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Je me précipite (5/1/01) pour commenter ce
CD : le Mahler des années 80 est sensiblement différent des
interprétations historiques de Kubelík, telles qu'on peut les
appréhender à partir de l'intégrale DG de la première moitié des
années 70 : l'interprétation est plus fluide (presque rebondissante, par
rapport au côté un peu "carré" des disques DG), et, comme par
exemple pour la 5ème, on est frappé par la lumière qui se dégage de ces interprétations.
On a bien le sentiment d'assister à la recréation de l'œuvre, on y
participe, tout en constatant que l'interprétation donne à l'œuvre un côté
"daté", au sens de l'histoire de la musique (Bruckner et Wagner
apparaissent clairement, mais sans sollicitation du texte).
Tout serait à citer tellement cela sonne vrai ou vécu. Les seuls points
faibles, à part quelques rares "pailles" instrumentales : la
prise de son sans niveau, avec de beaux timbres, mais sans dynamique, une
définition faible, un chœur trop en retrait et des solistes trop en
avant : on assiste à la fin du 5ème mouvement à un concerto
pour vibrato et orchestre... Mais c'est tellement prenant et engagé - au
sens d'engagement au service de l'œuvre.
"Bravo" for the firm Audite to give us back some precious mahlerian recordings of the late Kubelík (before his resigning in 1985 for illness reasons). These interpretations are slightly different from the famous DG recordings, at least for the 2nd and the 5th. More light, more flexibility, even more "Central Europe". Despite embarrassing singers and a perfectible recording, this is a really major version. (10/5/01)
Symphonie
n°2 |
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Un vrai bonheur que mon frère ait pu retrouver et
numériser ces bandes, puisque bien sûr on était à ces concerts Salle
Pleyel. Le résultat dépasse le souvenir que l'on en avait du fait de la
qualité de la prise de son de Radio-France qui permet d'oublier toutes
les imperfections acoustiques de la salle Pleyel. L'orchestre était à
l'époque d'une exceptionnelle qualité, et on a l'impression d'assister
à une recréation, les musiciens n'étant alors guère habitués à cette
musique et ils suivent le chef "comme un seul homme", mais avec
leur individualité.
Jean-François Fauduet vient de me faire parvenir une autre reproduction venant
d'une radio américaine ("Barbara Hendricks, an American born singer") où le son
est meilleur. (15/10/08)
One of the few concerts by Kubelík I have been able to attend to. Barenboïm, at the head of the Paris orchestra by that time, asked Kubelík to give a complete Mahler cycle in Paris, considering the orchestra, not well accustomed to this music, needed a veteran as RK. Asking first why Barenboïm should not do it by himself, he accepted, and only illness prevented the cycle to be completed, except for the 2, 3 and 4th. It is no need to tell how much the concert was impressive, and here, thanks to the French National Radio, we do not suffer of the very bad sound of the "salle Pleyel". It is very impressive and the orchestra was in a very good shape at that time.
Symphonie n°3
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Comme pour la 6ème chez Audite,
il s'agit d'un concert précédant l'enregistrement officiel pour DG. Une
première écoute rapide (! : le 1er mouvement dépasse les 30') fait
apparaître un peu plus de vie que dans l'enregistrement DG que l'on
connaît bien sûr par cœur. On a souvent reproché aux interprétations malhériennes de Kubelík un certain morcellement du flux musical au
détriment d'une vision plus globale. C'est frappant dans le premier
mouvement. Dans le genre, on a fait bien pire depuis et on trouve au
contraire que c'est ce qui fait le prix de ses interprétations si
caractérisées d'une musique qui n'a pas grand chose à voir avec celle
de Bruckner. Une fin, très "Das Klagende Lied" de 3ème
mouvement époustouflante. Un dernier mouvement merveilleux justement de
continuité et de beauté du son au service exclusif du discours. À approfondir. (18/01/02)
As for the 6th, this is a concert recording made just before the official recording for DG. Needless to say this is a premium version, maybe more vivid than the studio version. To be listened to again and compared with Adler and Horenstein for example.(01/17/02)
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Ce concert a été un "joke" avec divers amateurs, certains,
dont moi, prétendant qu'il n'avait pas eu lieu... mais il existe bien et
c'est superbe de bout en bout. Rien à ajouter par rapport à ce qui a
été dit pour la 2ème dans la même série, si
ce n'est que c'est prenant de bout en bout, avec des chœurs d'enfants superbes.
À gauche, l'annonce de la 7e à Paris en novembre 1984, mais Kubelík ne
devait plus revenir diriger à Paris.
Again a must in Paris : interpretation, orchestra, choir : everything concurs to a great event; the most impressive is maybe the last movement: so expressive and straight at the same time...
Symphonie n°4 |
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C'est très épatant, le son, bien que monophonique, est très présent, bien que pénible - on entend bien la "rumeur" comme dirait P.-E. Barbier, de la salle et, expression favorite des critiques français, le Concertgebouw "se couvre de gloire" : cet orchestre était bien le seul à avoir une tradition mahlérienne, même avant le "Mahler revival" des seconds pionniers, Kubelík, Haitink, Solti & Bernstein. La lecture est bien plus "burinée" que la version studio DG, c'est enlevé, vivant, festif même, assez dans l'esprit de la 1e avec Vienne pour Decca. Tous les instrumentistes ont des couleurs et des phrasés très caractérisés, mais sans jamais une once de vulgarité. C'est bien un Kubelík au meilleur de son art, sans doute rasséréné depuis sa prise de position à la Bavaroise en 1961. Enfin, Ameling est très impressionnante.
Receiving this live recording, I thought, well, this is going to sound old
and not too much masterized : it is exactly the contrary: sound - mono - is
great - Kubelík is at his best like Scherchen & Walter at the same time...), the
Concertgebouw at its peak, and with a tremendous Ameling. Much more vivid and lively
than the DG studio recording made five years later. "A must" of the whole
Mahlerian discography!
Symphonie n°4 |
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Même si le son est meilleur qu'en 1963, l'orchestre n'a pas le moëlleux du Concergebouw et manque parfois de virtuosité et de justesse.
Better sound than in 1963, but the orchestra isn't very good.
Symphonie n°4
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Pour une fois j'y étais ! Un grand souvenir, évidemment,
mais la retransmission dépasse l'expérience qu'on a pu en avoir, quand
on est mal placé dans cette salle à l'affreuse acoustique - surtout à
l'époque (Pleyel). Barenboïm avait demandé à Kubelík de diriger un
cycle Mahler complet avec l'orchestre de Paris, étalé sur plusieurs
années. Kubelík lui rétorqua qu'il pouvait bien le faire lui-même !
Mais celui-ci argua du fait qu'il était nettement préférable d'avoir un
chef rompu à cette musique pour un orchestre qui, lui, ne l'était pas.
Le concert est superbe ; certes, il y a quelques
approximations, notamment au début du quatrième mouvement, mais on
retrouve bien les phrasés "vécus" et non pas
"romantiques", comme certains voudraient le faire accroire, et
cette sonorité si juste dans les quelques passages forte de la
partition. Une récente
discographie comparée (25/02/07) tempère cette impression : les 2 premiers
mouvements manquent tout de même de relief par rapport à la version studio. Audite nous a confirmé qu'il leur était impossible de publier
ce concert à cause des droits rédhibitoires demandés par l'Orchestre de Paris.
Voici le 3e mouvement :
Critique de J. Longchampt
A wonderful concert which I attended, but the
broadcast delivers a much better sound than what could be heard from
'cheap" seats in the "Salle Pleyel". One was nevertheless
overwhelmed by this so vivid playing . The 4th movement specially.
Unfortunately, Audite has told us that the orchestra's fees were far too
high to publish this concert.
A recent comparative
listening (02/25/07 - French) however did not keep this concert.
Here is the 3rd movement :
Symphonie
n°5 |
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Le premier enregistrement connu
de Kubelík dans Mahler, son premier enregistrement de la 5ème (avec celui
de la
radio bavaroise chez DG et en concert ci-dessous, C. Huss citant un live
japonais dans le numéro de mars 2002 de Répertoire - il la donna en
50 à Chicago, mais on n'a pas d'information sur ses concerts en république
tchèque d'avant 48). La notice indique
qu'il donna son premier concert avec cet orchestre le 16/1/49 et qu'il
effectua avec lui une tournée d'octobre à décembre 1954, donnant 21
concerts, en parallèle avec Eduard van Beinum. Outre un son correct pour
l'époque (sauf des sifflements bizarres au début de l'adagietto), deux
choses frappent à l'écoute : l'interprétation de Kubelík dans Mahler
était déjà fixée (son interprétation pourra varier énormément pour
d'autres compositeurs : cf. les symphoniques de Schuman chez DG puis
Sony), l'orchestre donne l'impression qu'avec lui la polyphonie est
obligatoire : tout contre-chant ou partie secondaire sonne, ce que l'on
retrouvera dans les enregistrements ultérieurs de Kubelík dans Mahler -
mais sans nuire à la ligne générale contrairement à d'autres....
One of the very first recordings of this symphony;
Kubelík's version has not changed through the years. Best version of this
symphony remains the one from the DG set. Sound is rather good for 1951.
There is a story that Furtwängler once attended a performance of Mahler’s
Fifth Symphony conducted by Rafael Kubelík and after congratulating him
backstage nevertheless wondered if it was all worth the effort ! from Tony
Duggan on http://www.musicweb.uk.net
Symphonie
n°5 |
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Symphonie
n°6 |
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Cet enregistrement live précède de quelques jours celui
réalisé en studio pour DG ; une récente audition comparée (14/10/01)
nous a fait presque préférer la version DG dans les 2 premiers
mouvements et le concert pour les 2 autres ! La comparaison avec la
version Boulez
DG, inintéressante au possible, et celle de Barbirolli (1967!) confirme la
suprématie de cette dernière. On apprécie ici Kubelík pour l'aspect
narratif et la variété des climats dans un tout très organisé (contrairement
à l'idée répandue selon laquelle avec Kubelík l'arbre cache la forêt...). Mais
dans les 2 versions, l'orchestre manque de corps et le spectre sonore
privilégie les fréquences hautes ; cette fois on ne peut incriminer les
ingénieurs du son de DG : cela vient-il finalement de l'orchestre ou de
la salle ? Ce n'était pas sa symphonie préférée, puisqu'il s'agirait
de son seul concert de la 6, à côté de la séance studio DG.
Recorded some days before the DG studio recording, one can discerns some differences between the two versions, 3rd and 4th movements considered superior here. Maybe this is the Mahler's symphony where Kubelík interpretation lacks of some body and power. Nevertheless this is a really touching experience, but it does not match the Barbirolli version for EMI 1967 with the then great Philharmonia: a sort of miracle in the Mahlerian discography. He did not seem to like this symphony very much: apparently this is the only concert where he gave it, the DG studio recording apart.
Symphonie n°7
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Kubelík déclara dans une interview qu'une des raisons pour lesquelles
cette musique connut un
relatif purgatoire de près de 50 ans était qu'il s'agissait d'une musique écrite
à la première personne, emplie d'émotions, 'voire de sang', ce qui pouvait
expliquer que nombre d'orchestres étaient rétifs à l'interpréter. Outre ses
concerts du temps de Prague, dont nous n'avons malheureusement guère de trace,
il dirigea à de nombreuses reprises cette musique dès les débuts de son exil,
tant à Amsterdam (cf. 4 et 5 dans cette page), Vienne (son fameux studio de la
1ère pour Decca) que Chicago avant d'aborder début 67 ce qui sera la 1ère
intégrale au disque. Ici à Cologne on assiste à un superbe concert avec un
excellent orchestre, même si l'ensemble fait parfois penser aux concerts de
Gielen apr exemple avec sa couleur un peu grise 'orchestre de radio'. On est frappé surtout par la
liberté de la lecture, ses nombreux rubatos, tout en apportant un soin
particulier aux détails de la partition. Seul le dernier mouvement sera rendu
avec une plus grande maîtrise orchestrale dans les années suivantes (Audite,
DG).
In his pioneering years, Kubelík gave this symphony at least once before in Vienna. Except for the beginning of the last movement, the orchestra plays very well this - rather- new music. Many delightful chamber music passages.
Symphonie
n°7
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Je me précipite encore (11/5/01) pour commenter ce CD : Christophe Huss
venait de lui accorder la récompense suprême dans Répertoire. Il faut
dire que lorsque les critiques ont finalement reconsidéré l'intégrale DG ces
dernières années, ce sont notamment la 7e, avec la 1ère et la 4e, qui ont le
plus trouvé grâce. On retrouve dans le présent enregistrement ce qui
fascine dans ces rééditions live chez Audite : la vie, les phrasés, les
articulations, bref un naturel auréolé d'une lumière constante. On notera deux
NachtMusik exceptionnelles et quelques défaillances techniques (cuivres
début du V). Une rapide confrontation (20/5/01) avec Svetlanov et Bernstein-DG
est confondante : cette fois le concert dépasse l'enregistrement studio, rien
n'existe à côté.
Here again we find Kubelík's main
characteristics in this Mahler live series: notably a feeling of non
sophisticated approach, as if the work was re-created in front of us. For
once, splendid sound, and plenty of ambiance. This is really incredible
and probably will never be matched...
Symphonie
n°7
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Avec Kubelík, on entend toujours les relations entre une œuvre et ses prédécesseurs, du même compositeur ou d'un autre (Berlioz et Beethoven ou Beethoven et Haendel par exemple). Ici on n'est pas seulement dans la septième, mais dans la seconde, la troisième... Collectionnant de plus en plus différentes versions de la même œuvre par Kubelík, il arrive (Beethoven) que l'on ne souscrive pas à l'idée alors répandue qu'il ne dirigeait jamais de la même façon. Pourtant ici on en a la confirmation : un premier mouvement dont la seconde partie est étonnamment lente, un dernier mouvement orgiaque et débridé, une merveille...
It is a pity one has to get the entire box to possess this essential version. One would not think primarily of such quality of tone and sound from the NYP. It does not sound "American" at all (as for some of the first recordings with the CSO at Mercury). The last movement sounds at least interesting (more than the DG recording which I know by heart). Besides Walter (who had his preferences in Mahler symphonies...) I really do not see any other conductor of such constant understanding and imagination.
Symphonie
n°8
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Encore une fois on est bluffé par la relative qualité que l'on pouvait obtenir en radio à cette époque (cf. la 4e), malheureusement l'installation de l'amateur qui l'a enregistré a connu des déboires... Ceci dit on est bien ici devant l'œuvre d'un pionnier qui avait tout compris dès le départ de cette musique. Ça sonne plus naturel que les 2 seules versions que nous connaissons de 70 (studio DG et concert)
Symphonie
n°8
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Une innovation semble-t-il
intéressante de la part d'Audite : en SACD, on peut comparer la version
originale de la bande avec une version "restaurée". En en
restant à la version "compatible CD", qui est donc la version
"restaurée" et sans avoir effectué de
comparaison avec la version officielle de studio réalisée avec la même
équipe sans doute quelques jours après, on est agréablement surpris de
la maîtrise montrée ici (en regard de la 6è,
qui était alors la seule de la série Audite contemporaine de
l'enregistrement DG et qui n'était pas un succès). Outre cette maîtrise,
on appréciera la fougue supplémentaire de la première partie, alors que
l'on bénéficie de la même ambiance "minérale" de la seconde.
(Excellente critique de Jean-Charles Hoffelé)
The sleeve makes you want to buy a SACD player since you seem to be
able to compare the original sound with a remasterized one. The poor
music lover I am enjoyed on his CD player this recording made probably
some days before the official DG recording. No disappointment here: the
same cast and possibly more life than in the studio recording.
Symphonie
n°9 |
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Enregistré 2 mois avant la version studio DG, cette œuvre n'était probablement pas à l'époque partie intégrante du répertoire de l'orchestre. Le premier mouvement est plus apaisé, très doux, aux antipodes d'un Klemperer par exemple. Le deuxième mouvement bénéficie de la qualité rare des membres de l'orchestre, dans une vision presque caricaturale : çà grince, çà couine, c'est assez sec et âpre, quelques rares flottements d'instrumentistes, on a l'impression que çà marie la 1ère période avec le Chant de la terre. Les entrelacs de la fin du 2e mouvement se retrouveront à l'identique dans la fameuse version DG. La virtuosité des Bostoniens s'apprécie encore plus dans le 3e où on est 'dans la dentelle', mais sans jamais perdre le fil conducteur ! Par ordre de priorité : 1 - La vérité de l'œuvre, 2 - L'influx, 3 - Le rendu, 4 - Les détails. La fin fait très final de la 7e, assez névrotique, avec toujours un de ses tunnels avant la péroraison finale, magistrale comme toujours. La balance de la prise de son privilégie un peu trop le tuba. Les cordes sont d'une finesse rare dans le final. (13/9/08)
I hesitated to give to this concert the maximum note. Rather rare 'tunnels', some hesitations from the players, but overall an outstanding vision, certainly not on the Klemperer side: being friends, their interpretations are at the opposite (and both enjoyable); the most striking may be the 1st movement: here it is not a farewell to life, just rather smiling afterthoughts. The 4th movement sounds really like the rewrited 10th, which Kubelík, as Bernstein, always refused to conduct. Some aerial moments are followed by moving ones. As ever with such a conductor and composer, you can find reminiscences of other works, 8th for example. The very end is not again death, just peaceful. In Mahler's music interpretation, after Mengelberg, Walter & Klemperer, there was Kubelík, period. Many thanks again to Riichiro Emori. (9/13/08)
Symphonie
n°9 |
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On est frappé pendant le premier mouvement de la pudeur de l'interprétation de cette pièce géniale, mais si intime qu'une surinterprétation deviendrait de mauvais goût. Et qu'on ne nous ressorte pas ici le "Kubelík interprète "romantique" donc dépassé de la musique de Mahler - il suffit d'écouter les 3 pièces de Berg pour se convaincre qu'il assimilait aussi les Viennois. Le passage calme central est superbe ; pour le reste, si l'on peut déceler quelques approximations dans les enchaînements, on est en face d'une lecture très originale, le tout étant très vécu de l'intérieur si l'on peut dire. Un superbe 2e mouvement, un 3e mouvement magnifique, avec une fin tonitruante, mais le tout n'est jamais démonstratif. Le 4è mouvement est désarmant de simplicité et donc d'efficacité. Discographie comparée
A splendid version. Too bad our compared
listening had too many samples, since the beginning of the first seems to
be taken from the first rows and appeared too much noisy and then was
discarded.
Compared listening
Symphonie
n°9 |
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Ce concert donné à Tokyo ne bénéficie malheureusement pas d'une bonne prise de son. Une récente discographie comparée "minute" ne nous a pas permis de la classer parmi les versions marquantes. On restera cependant fasciné par l'interprétation des 2 et 3èmes mouvements de la version DG. Discographie comparée
On était habitué au fait que de nombreux enregistrements, notamment de ceux de Kubelík qui nous occupent ici, étaient souvent trahis par le rendu sonore ; on en a ici un exemple flagrant : adressée par Riichiro Emori, grand collectionneur japonais, l'édition "Halloo" a laissé le son tel quel : on a plus de souffle mais la musique respire et vit, alors que le traitement infligé par Audite, pour rendre le son "plus propre", l'a comme émasculé. C'est bien la première fois que l'on préfère une édition pirate à une édition pourtant sérieuse comme celle de la firme Audite ! On en reprend donc la 'critique' : le 1er mouvement n'est toujours pas celui de Klemperer ni de Walter, pour ne pas parler des versions hédonistes de Karajan ou de Giulini : il est plus rustique, plus 'les pieds dans la glaise', il fonctionne pourtant aussi bien et chante tout du long. Le 2e est une redécouverte, le 3e une réussite totale comme à l'accoutumée, le dernier est poignant dans sa simplicité pourtant très travaillée. Une version "romantique" ? Cela n'a pas pourtant rien à voir avec Bernstein d'un côté ou Boulez de l'autre... (21/2/09)
An interpretation betrayed by the recording. Compared listening
Thanks to Riichiro Emori who sent us the 'Halloo' issue, we can rediscover this concert which I always thought betrayed by the sound in the Audite reissue, contrary to most critics! (see links below). Here, thanks to the NHK sound engineers I suppose, we get finally a vivid sound and this makes it one of the major readings of this score (with the Boston one in 1967 see above). Every player from the Bavarian orchestra should be applauded (clarinet, trumpets..., even some single bars from Rudolf Koeckert in the 3rd are so meaningful). Unfortunatly this is not available anymore I am afraid. (2/21/09)
Symphonie
n°9
SOBR - Live - 5/1976 - Remerciements à Jean-François Fauduet |
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A new version and another different one. A splendid first movement, very slow, cool, detailed, a very slow second, a magical third and
a fourth like some of other Mahlerian "mountain atmospheres" (6th & 8th)
Dommage que la bande ait quelques sautes d'humeur. Donnée au festival de Vienne, il s'agit d'une interprétation
encore différente de celles que nous connaissions...
Les deux premiers mouvements semblent très lents, cela donne au 1er un aspect très Chant de la Terre, apaisé : pas de fracas
morbides comme chez Barbirolli ici. On apprécie le sens du détail et surtout un flux totalement maîtrisé. Le 3e mouvement est exceptionnel :
"la musique rejoint l'âme" pour faire léger : aucun effet, de l'élégance, un naturel confondant. A rééditer dans la collection BBC Legends puisque le CD
de Jean-François Fauduet provenait d'un enregistrement sur bande de la BBC réalisé par un correspondant anglais ?
Le 4e est superbe comme d'habitude, puisqu'on ne connaît pas d'autres chefs
sachant faire sonner les cordes comme lui. C'est très émouvant.
Symphonie
n°9
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Enfin ! On savait Kubelík capable de donner une lecture majeure de cette
symphonie. La version DG pêchait comme souvent par une prise de son étriquée,
avec un 1er mouvement un peu décevant par rapport aux superbes 2e et 3e. Dommage
que la prise de son privilégie trop le public, mais au moins on a des timbres et
surtout des basses et des timbales, défaut majeur de la prise de son DG. Et on a
surtout un premier mouvement enfin habité, ce qui n'est pas tout à fait le cas
de la version DG, encore moins de la version Audite à Tokyo, sans parler du
concert de Chicago ci-dessus, dont le premier mouvement est obéré par les bruits
parasites. L'orchestre est à la limite too much, anticipant presque le
geste du chef et jouant de façon très extravertie. On sent un vrai bonheur de
jouer cette musique. Qui pourra rendre de nouveau l'esprit de cette musique :
pas Rattle avec son nouveau grand orchestre de chambre à Berlin, pas Haitink qui
s'est rallié à cette "nouvelle objectivité", pas Boulez qui a déjà donné dans le
genre "je vous le fais, mais je n'y mouillerai jamais ma chemise", pas Jansons,
trop "straussien" (même si on lui sait gré de s'être rendu avec les musiciens de
la Bavaroise sur la tombe de Kubelík fin 2005), apparemment pas Tilson Thomas
ici, pas Abbado [qui devient de plus en plus intéressant avec l'âge et qui a
repris les rênes de Lucerne, "orchestre" auquel Kubelík contribua
beaucoup].
Discographie de 50 versions... C'est pour moi la meilleure de toutes, avec sa
version DG, Walter 61, Horenstein 66 et l'incroyable Bruno Maderna. Je l'ai mise
en ligne :
(22/02/2015)
Ever wanted to listen to Furt in Mahler's 9th? I am joking, but this is "the" 9th by Kubelík, even better than the DG recording (to which I have listened to at least one hundred times...). In fact it sounds like the Barbirolli recording with EMI, but with a more pronounced Mahlerian sensibility, and live! No wonder why Celibidache never conducted this music: it has to be done "a tempo". The orchestra is even a little bit too much extrovert, but is probably the best Mahlerian orchestra with Amsterdam and Munich. One of the very best live concerts by Kubelík I have, many thanks to Claude Aubrun. The Kubelík's strings sound is at their best in the 4th movement. Compared listenings
Symphonie
n°10 - Adagio
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Quelques beaux moments, mais le tout est assez décousu et ne soutient pas l'intérêt.
What happened (and when?) - no interest.
Here an exceprt from an interview given to Alan Blith for Gramophon in 1968
about Mahler's 10th completion:
"After long and careful study, I cannot believe that the symphony would have
turned out quite like that, had Mahler finished it. He changed a great deal as
he wrote his symphonies and nobody can really tell what the completed work would
have been like. One simply cannot put oneself into Mahler's mind".
Symphonie
n°10 - Adagio
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C'est génial - bien sûr ce n'est ni Vienne ni la Bavaroise et il y a quelques fautes, mais on est pris de bout en bout, il suffit d'entendre le phrasé du thème principal après l'introduction. Le tout est pris dans un tempo assez allant, pas de fin du monde morbide ici, juste une empathie et une humanité de tous les instants.
Wandering in Prague the other day, in the Jewish district, I realized Kubelík must have been influenced by Jewish - if not culture - at least proximity: he conducted many times in Israel, and had to struggle to make German or Viennese orchestra to conduct Mahler's music (his son told me about the Decca recording of the 1st, that the Vienna philharmonic just didn't want to do it...). That gives a clue about all recordings or concerts he made of Mahler's music in the 50' or beginning of the 60', which are generally faster and straighter than later on. Despite some rare faults, this is an archetype of Kubelík in Mahler. You can find this on the web. (11/22/2010)
Das
Lied von der Erde
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Le son est assez distant et l'orchestre n'est pas très ensemble, mais cela s'arrange ensuite, il est assez dur, mais curieusement moins que pour la 4e de Schubert donnée également ce jour-là. Dans le 1er Lied, Kmentt sera moins âpre et plus chantant onze ans plus tard à la bavaroise (ci-dessous). Rossel-Majdan n'est ni Ferrier ni Ludwig, mais donne une interprétation très personnelle du Lied 2. Globalement l'orchestre est plus raffiné dans les phrasés mais un peu moins sûr qu'en 52 dans le fameux enregistrement de studio de Bruno Walter. Le lied 3 est épatant à l'orchestre, au moins pour ce que l'on en entend. Le 4e est un peu "harsh" à l'orchestre et la soliste relativement placide. Bref tout cela manque de poésie et de respiration. L'abschied est honnête cependant. (17/12/09)
Having received at the same time a superb 4th from the same period,
this is really a deception. Kmentt is much better eleven years later (see
below). Rossel Majdan is a very good singer, just lacking of some
insight. Sound is rather bad and the orchestra sounds rather harsh and
tiny at the same time. Oh well...
Das
Lied von der Erde
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Nous avons procédé à une discographie
comparée rapide, anxieux de le découvrir dans cette œuvre
qu'il n'avait pu enregistrer pour DG (Jochum l'ayant fait pour DG en
63), alors que c'était sans doute la première œuvre de Mahler qu'il ait
dirigé. 3 déceptions : les 2 chanteurs : Kmentt sonne un peu vieux et
sans grande caractérisation (il n'est pas "à mi-chemin entre King
et Patzak", en exagérant on peut dire qu'il cumule le peu de
caractérisation de l'un et le manque de voix de l'autre), Baker n'a pas
la voix, ni en timbre, ni en prononciation, ni en présence, et enfin
l'orchestre est mal capté, trop lointain et manquant de définition. Ceci
dit, Baker (et Kmentt) est bien dans la lignée de l'interprétation
générale : une approche enfin moins "pompière" et plus
poétique que nombre de prédécesseurs, la dernière partie de l'Abschied
est notamment un must de poésie. Cette récente écoute
comparée nous a rendu bien sévère par rapport à la pourtant fameuse
version Walter / Ferrier, et même à la non moins fameuse Klemperer /
Wunderlich / Ludwig, en préférant, malgré certains laisser-aller du
chef, la version DFD / Bernstein. Mais des écoutes répétées de cette
version nous convainquent insidieusement de sa suprématie : du Mahler
sans outrance, on allait dire "à la Wunderhorn", du Mahler tout
simplement...(02/10/02)
(Excellente critique, comme toujours, de Jean-Charles Hoffelé, qui m'avait
demandé il a déjà des années si je connaissais cet enregistrement).
Entendu récemment en concert cette œuvre par Montréal / Nagano à
Pleyel (28/4/09), version ténor / baryton.
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A compared listening, with many surprises (DFD / Bernstein often
preferred to Ferrier / Walter and Ludwig / Klemperer) did not revealed a major
version (except for "Die Schönheit"). But listened in its entirety, one is moved
by the poetry, especially in the last part of "der Abschied". What appears as an
under characterization from the singers, match in fact perfectly this project:
let this work sound as it is and not as a false 9th symphony, with all the
exaggerations in the expression it supposes.
(10/02/02) Maybe he gave it once in Amsterdam in 1946, but for sure in 51
in Chicago and Vienna in 1959.
Das
Lied von der Erde - Der Abschied
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Dans la tonalité du reste de ce concert donné en mémoire de Ferenc Fricsay, avec la marche funèbre de la 3e de Beethoven et le concerto n°2 avec Menuhin; une version très émue de cet Adieu par un Fischer-Dieskau très en voix, dans une interprétation à la fois très dramatique mais en même temps un peu sur son 'quant-à-soi'.
Maybe the only encounter between DFD & RK in Das Lied. A very moving lecture, coping with the other works of this concert dedicated to Ferenc Fricsay's memory.
Lieder
Eines Fahrenden Gesellen
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Merveilleux accompagnement d'un chanteur hors
pair pour cette musique. Pourquoi n'a-t-on jamais fait enregistrer à Kubelík
le Chant
de la terre chez DG ? Très bon complément, mais inutile d'avoir à regarder les plages
quand on passe à Karl Böhm sur le CD...
On a beaucoup vanté la récente réédition de la version historique
Dietrich Fischer-Dieskau / Furtwängler (EMI) de 1955 ; ceci pose le problème
de l'interprétation : celle de Kubelík est un peu plus rapide (un peu
moins lente), et à mon humble avis beaucoup plus caractérisée que celle
de Furt qui tend à "Straussériser". Quant à DFD, si, quinze
ans plus tard, la beauté vocale est un peu moins insolente, si
certains ont pu qualifier son interprétation de moins "naturelle",
c'est pour moi dans le sens où tout ici est plus travaillé (les nuances,
le phrasé, on entend les consonnes par exemple, si si Roland Barthes) :
l'art ici cache l'art. (08/01/02)
Dans un livre de souvenir, DFD, toujours humble, raconte qu'il essayait de
montrer à Kubelík comme Furtwaengler dirigeait cette musique alors que
Kubelík le dirigeai à la Walter... (le livre comporte une errreur en inversant les
noms) (05/10/13)
A splendid recording and an
incredible empathy between the two artists.
Kindertotenlieder
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Il aurait aussi donné cette œuvre avec Hilde Roessel-Majdan et Birgit
Fassbaender. Donné aux 'Wiener Festwochen', je lui ai accordé la note maximale à
cause de l'orchestre si coloré et poétique, aux timbres à la fois individualisés
et se fondant superbement. Janet Baker avait un vrai talent de narratrice et
l'on passera sur quelques duretés ou crispations passagères. Au total, une
lecture recueillie, poétique mais sans noirceur exagérée.
Maybe not Katleen Ferrier here, but it is very well sung and characterized, moreover. Kubelík is here at his best in Mahler, i.e. insurpassable.
Kindertotenlieder
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C'est peut-être encore mieux que la précédente ! On n'est pas fan apriori
de la chanteuse, mais ici, avec son espèce de Sprechgesang très maîtrisé, elle
donne une interprétation pleine de profondeur et d'intelligence du texte.
Rarement Kubelík nous aura montré qu'il faut dans Mahler et ailleurs creuser les
phrasés, les attaques les sonorités pour faire sonner la musique comme elle se
doit. Le vibrato de la chanteuse n'était pas très gênant cette fois-là.
(07/6/10)
We thought the previous concert with Baker was an absolute must, and here is another magnificent concert, with a quite different soloist. The end is absolute Mahler poetry.
Das
Klagende Lied
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Une espèce de miracle. Jusqu'ici, tenant des interprétations vécues par rapport aux "léchées" ou intellectuelles,
on préférait la version Win Morris (Decca). Quand on sait que l'on n'a trace que de cet unique concert pour cette
œuvre par Kubelík,
on est abasourdi du résultat : tout y est : du mystère, du rythme, de la couleur, des solistes superbes (meilleurs que chez Morris),
qui malgré la tessiture et le texte, ne crient jamais, des chœurs magnifiques (d'ambiance très Weber notamment -
préparés par Hans Mende).
Cette fois, c'est disponible chez Pragadigitals ! cf.
[en]
In my wishes as a Kubelík fan, I could not have imagined he made it; then I learned he did it maybe only once, and here it is - and moreover this is just tremendous: at the same level as his numerous 1st, the 7th in Munich or New York, 2 & 3 in Munich: you have the impression to discover the true nature of the work, with splendid soloists, choir and orchestra. It surpasses even the Win Morris issue (Decca) which was our preferred one before. (5/18/04)
It's now available at Pragadigitals! cf.:
Biographie
de Rafael Kubelík
- Discographie de
Rafael Kubelík - Liste des concerts de Rafael
Kubelík - Les meilleurs enregistrements de
Rafael Kubelík
Biography of Rafael
Kubelík - Discography of
Rafael Kubelík - Concerts list by Rafael
Kubelík -
Best of Rafael Kubelík